dimanche, mai 07, 2006

départ imminent

Tin tin tin la suite que vous attendez tous et toutes, depuis le temps hein, on ne peut pas dire que je sois une écrivainte prolifique hic. Je suis bien trop occupée à ricaner devant mes propres bêtises, si ce n'est pas malheureux.

Chut maintenant, ça commence (et pas la peine de rigoler maintenant, ça va pas être drôle, je vous aurais préviendus)...

Il est cinq heures du matin, tout est encore sombre sur la base. C'est même limite lugubre, enfin si j'y étais, j'aurais peur des ombres qui glissent et des coins tout noirs. Je vous rappelle tout de même que le vaisseau spatial est supposé décoller demain au petit jour, et qu'évidemment ils sont à la bourre grave, qu'il y a plein de mises au point à faire, et que Jean-Christian, qui vient d'arriver de la Jamaïque. Ben ui, il tournait dans un clip de M.Pokora, son look tendance, ringard mais malgré tout branché, en a fait une icône scientifique. Du coup, il paie ses impôts comme il peut, et là, c'était en jouant le mariole dans un clip de mayrde. Bref, il va se faire charrier de toute manière, et c'est tant pis pour lui. Fallait pas vendre son image et renoncer à une part de son intégrité pour toucher du bout du doigt la célébrité (et aussi quelques fesses de poufs qui se dandinaient en maillot de bain et les seins en avant).
Remarque, il va subir un choc, vu qu'il va se retrouver direct dans un caisson isotherme (je dis ce que je veux, faut vous habituer) pour se mettre au point niveau apesanteur. Et à vous dire franchement, ça ne va pas être une partie de plaisir. Adieu la chemise hawaïenne, bienvenue la combi intégrale et le casque super lourd. Le pire pour lui, c'est que personne n'est dupe de sa fausse fragilité cardiaque, et il a beau mimer une crise cardiaque imminente, tout le monde rigole et augmente les doses. Bien fait.
Pendant ce temps, le jour s'est levé tranquille peinard, comme quoi des fois la nature n'en fait qu'à sa tête. Il est temps pour tous les professionnels de se mettre au boulot, c'est qu'on a pas que ça à faire non plus.
Le vaisseau spatial est encore dans son énorme laboratoire, imaginez donc un immense hangar à toit ouvrant vitré, genre le hangar de lusque. Des tas de personnes avec leurs petits outils, leurs petits tournevis, leurs petits marteaux, leurs petites machines éléctroniques s'agitent en permanence autour de l'appareil. Que ça jacasse, que ça clingue, que ça martèle, que ça biiiiipe, que ça bosse dans un rythme d'enfer. En fond sonore, Céline Dion. Et oui, les chefs ont promis qu'ils arrêteraient le massacre dès que tout serait nickel, alors vous comprenez que les ingénieurs se dépêchent, parce que ça commence à devenir insoutenable.

Alors que ce petit monde supporte les trémolos de la québécoise, les scientifiques à l'origine de l'organisation de l'expédition s'agitent autour des données astronomiques, ils voient les étoiles, les planètes sur leurs ordinateurs perfectionnés, et à l'aide du téléscope le plus gros du monde, ils s'assurent qu'ils ne se sont pas gourationnés dans leurs données. Figurez vous qu'il ne faut pas se tromper, le moindre retard, ou la moindre erreur de cap pourrait être très grave vous savez, ils pourraient tous mourrur. Parmi eux, Marc, très concentré, est au téléphone, et ça parait important. Personne n'ose lui dire qu'il est engoncé dans sa chemise à carreaux, et que ça le moule le torse. Pas que cela soit désagréable à regarder, mais en fait, ça déconcentre ses collègues féminines, donc forcémment ça perturbe l'organisation du départ. En plus, il a mis des tongs, et ses pieds sont si sexys (cherchez pas pourquoi, c'est comme ça et puis c'est tout). Vu que Jean-Christian, sa référence, sa préférence à lui est en plein remaniement corporel dans son caisson, il est assez énervé. Faut pas le chercher. Quand on se tape tout le boulot au moment crucial, ça n'engage pas à la joie insouciante non plus.

Quant à Aline, la fabuleuse cosmonaute, elle fait des grilles de sudokus. Tranquille peinarde, à la cafétéria. Elle croit que personne ne la voit, mais c'est pas vrai. Passionnée qu'elle l'est par ce jeu, elle oublie le principal: elle n'est pas ici pour s'adonner à cette passion-là. Ptêtre qu'il est indispensable que quelqu'un la secoue un bon coup pour remettre toutes ses petites idées en place, parce que là rien ne va plus. Comme excuse, elle vient de subir une rupture extrêmement difficile avec l'homme qu'elle aimait depuis de longues années. Alors elle a acheté closer pour voir si éventuellement on en parle. Et comme y'avait dans ce fabuleux magazine deux trois petites grilles sympatoches, elle s'est laissée aller. Comme ça elle évacue pour avoir l'esprit bien clair, c'est pas plus mal, vous me direz. Tiens voilà Arthur justement. Wahou, il en a passé du temps en salle de muscu au club forest hill, lui. Il balance deux trois petites vannes à Aline, la forçant à bouger ses fesses de là, sinon elle va prendre racine. Ils repartent donc tous les deux vers la salle de travail, où Marc les attend afin de faire quelques mises au points. Les réglages finaux, somme toute.

Solange, quant à elle, elle est en train de faire ses valises. Bon OK elle ne prend pas le corail pour Javron (mayenne), vu qu'elle est censée décoller vers les étoiles. Mais ce qui la travaille énormément beaucoup, c'est le fait qu'elle devra sûrement changer de petites culottes, elle ne va pas se retrouver à court non plus hein. Imaginez le désastre! Je vous passe la description des choses, mais c'est très ringard et absolument pas sexy. Avec son diplôme de cosmonautologie, on croirait presque au look branchouille, mais non. Elle est loin d'être laide, ce qui heureusement améliore légèrement le tout. Elle active le mouvement, car à midi, elle a rendez-vous avec Marc, et elle n'a pas envie de s'attirer les foudres de son séduisant patron, qu'elle apprécie plus que tout. Etre à l'heure, c'est sa devise. Séduire Marc, son but. Elle en rêve la nuit, mais elle le cache à son psy, c'est bon, hein, ça va bien les gens qui lui font la morale et qui ne la comprennent pas.

Lassie, le chien intelligent qui mange des croquettes fourrées, est déjà là au rendez vous. Pourquoi emmener un iench, on se le demande, mais c'est un choix. Lassie ne comprenant rien à ce qui lui arrive, ça arrange tout le monde et c'est agréable d'avoir quelqu'un qui ne pose pas de questions avec une voix nasillarde.

Il est midi.
Marc bat de la tong sur le lino de la salle de conférence en attendant les retardataires. Enfin, LE retardataire, la seule personne à qui il n'ose rien dire, Jean-Christian. Jicé est enfin sorti de son caisson (formation accelérée qui fout les nerfs en pelote) et entre dans la pièce. Les choses sérieuses peuvent commencer.

Dans 18 heures, le départ.

Tictactictactictac...

Chacun doit essayer sa combinaison. Celle-ci est obligatoire pour le départ. Décoller de la terre, ce n'est pas une mince affaire, on doit prendre des précautions et ne pas y aller peinardos en tenue légère. Même s'il fait 40°C à l'ombre (ils s'en foutent, c'est climatisé).
Ah, on dirait qu'Arthur a grossi du biceps, va falloir faire revenir la couturière pour qu'elle arrange le problème. Arthur ronchonne tant et plus, comme quoi il est un professionnel, qu'il ne sait pas pourquoi il a accepté de partir. MArc et Jicé se font un plaisir de lui expliquer que dans la vie faut pas s'en faire, eux ne s'en font pas, et quand on découvre une nouvelle planète, la moindre des choses est de se rapprocher pour voir ce qu'il s'y passe. Après, s'il préfère voir ça sur téhéfouane, c''est lui qui choize.
Donc Arthur la met en veilleuse, pour une fois, mais ça ne l'empêche pas de grogner dans son coin, à marmonner des trucs sexistes divers et variés, que je me garderai bien de répéter.
Après avoir fini de mettre au point les détails techniques, ils décident d'aller jeter un oeil sur le vaisseau.
Céline Dion, fort heureusement, ferme sa boca quand ils arrivent, sinon je crois que le vaisseau aurait subi leurs foudres.
Il est magnifique.
L'extérieur est noir métallisé, avec de grandes inscriptions argent "peace" "paix" "pace" etc. Comment ça en jette!
Le tube principal est habitable. Les deux autres, plus petits, se situent de chaque côté. D'énormes réacteurs propulseront le vaisseau en dehors du hangar. Wahou, mais ce vaisseau a été victime de fans de tuning ou quoi? Plein de petits gadgets en font un véhicule jamesbondien.
Il y a une petite porte, là. Il suffit juste d'appuyer sur un bouton après avoir composé un code. Pratique en cas d'urgence hein? C'est pas moi qui ai eu l'idée non plus, faut pas abuser. Ils rentrent dans le vaisseau, la déco en jette! Y'a même des ordinateurs wifi (ils ont de l'espoir), une salle de commandement où se situent toutes les commandes (logique), une salle de repos avec des canapés, des couchettes molletonnées. Le tout décoré avec beaucoup de goût.

Ils passent un temps infini à analyser chaque millimètre carré, pour vérifier que tout va bien. Il est 18heures, il ne reste que douze heures avant le départ. Le stress monte d'un cran, Marc est très irritable. Il compulse avec anxiété le mode d'emploi du vaisseau (si j'ai envie de dire ça, je le dis).

L'heure d'une dernière petite sieste avant les préparatifs.

...to be continued