dimanche, août 27, 2006

décollage

Dans la vie faut pas s’en faire, moi je m’en fais pas lalalala.
Depuis le temps qu’ils sont collés au sol, comme qui dirait à cause d’une panne d’origine inconnue, incompatible avec le départ du vaisseau. Mais c’est pas grave, on va dire que tout est prêt et que le vaisseau va enfin pouvoir décoller, que c’est pas trop tôt, parce qu’est ce qu’on s’emmerde dans ste base, je ne vous dis que ça.
Jean-Christian, déjà pas mal verni par son prénom pourri, sur lequel il fait des complexes depuis tout petit (il faisait semblant de ne pas entendre les appels de sa mère, surtout quand celle-ci lui ordonnait de rentrer alors qu’il jouait avec ses potes : la honte !), bref. Donc je disais, Jean-Christian a terminé sa formation en apesanteur, il est obligé de prendre cocculine contre le mal des transports, lui croit en l’homéopathie figurez-vous, parce que ce mal de cœur, nom de dieu, ce que c’est pénible ! Manquerait plus qu’il s’abstienne de déguster les sachets de bouffe déshydratés et que d’autres se farcissent sa part. Pitié, non hein. C’est pourtant lui qui s’installe en premier dans le vaisseau, qu’il en a poussé des cris suraigus en rentrant à l’intérieur, tellement c’est du lusque là-dedans. Bon la déco, ce n’est pas non plus exagéré kitsch ricain mais pas loin quand même, on sent qu’il y a de la volonté. Il y a plusieurs pièces, ce qui permet une certaine intimité tout de même, parce que devoir changer son slip devant les collègues, c’est no way, si vous voyez ce que je veux dire. C’est qu’il est pudique le JC, faut pas non plus l’obliger à se balader à poil devant des gens qu’il connaît à peine, surtout des femmes, pitié, elles pourraient se moquer de sa petite…. Voyez, ça commence déjà, on en a vu quelques-unes unes rigoler, pff.
Les autres protagonistes se pressent également, il reste une heure avant le départ et ils ne sont pas encore harnachés comme il faut. Evidemment Aline s’est chargée comme un baudet, comme si elle partait en vacances sur la croisette. D’ailleurs, Arthur ne se gêne pas pour lui faire remarquer sa bêtise affligeante, ce qui fait immédiatement sortir la blonde de ses gonds. Tout ce tohu-bohu exaspère au plus haut point Marc (plus sérieux tu meurs), qui est terriblement stressé par le départ, vu qu’il n’est absolument pas adepte des sensations fortes.
Bref, on discute on discute, et finalement, tout le monde s’installe à sa place. Marc aurait bien été tenté de se planquer au fond du vaisseau, mais il n’ose pas trop montrer qu’il a peur, quand même, ça serait carrément la honte de se cacher alors que c’est lui le chef, bonjour l’exemple, je vous dis pas comme il n’a pas envie de se prendre des vannes dans la goule ad vitam eternam, non merci bien. Il a quand même réussi avec sa diplomatie naturelle, à éviter qu’Aline n’embarque l’intégrale de ses closer. Elle y a consenti, mais uniquement en contrepartie d’une galette au chocolat Bonne Maman PAR JOUR je vous prie, car Marc ne dit pas tout, il a aussi son petit péché mignon, ce qu’il garde bien de révéler face à la terre tout entière (pourtant, quand il sera dans l’espace, il pourra le gueuler tant qu’il veut, personne n’entendra hin hin).
Il reste maintenant quinze minutes avant le départ, ils sont tous en combinaisons chatoyantes (faut plaire aussi, il n’y a pas que le fonctionnel et le pratique dans la vie, il y a également l’esthétique, ça compte bourdel). Marc est livide mais il persiste à faire genre.
Attention départ les amis
5
4
5 (punaise, un bug, ça commence bien)
4
3
2
1
aaaaaaaaaaaaaaaaargh (cri de fond de gorge)
Zérooooo
Décollaaaaage (oulà, c’est un vaisseau mâle on dirait)(bon ça y est, ils sont partis)
Marc est à moitié dans les vapes, forcément, il n’a pas pris un bon petit déjeuner, pourtant c’est important le petit-déjeuner, pour bien démarrer la journée (en plus une journée qui commence à deux heures du matin, ça fait un piti peu peur, on ne sait pas à quelle heure on va bien pouvoir se repieuter).
Les voilà dans l’espace, et oui ça va vite si je veux, et puis ce n’est pas le décollage le plus important, mais ce qui va bien pouvoir se passer dans le vaisseau une fois qu’ils seront tous bien coincés dedans, à des millions de kilomètres de la terre (je fais star trek si je veux, ou pas, ça dépend).

Marc a eu un peu le vertige en regardant par le hublot, mais vu qu’il n’avait vraiment pas envie que les autres se moquent de lui, il a fait genre je maîtrise. Il s’est occupé des manettes, et il a vite découvert que conduire un vaisseau spatial, ce n’est pas comme jouer à tetris, droite droite gauche bas rotation gauche. Après quelques embardées et l’aide et les conseils avisés du grand JC, voilà le super vaisseau de la mort qui bute qui se dirige vers le grand univers plein d’étoiles dedans, que c’est tout noir en fait, avec très peu de lumière, heureusement que le vaisseau produit ce qu’il faut tout seul (grâce à un truc que ça me galère d’expliquer surtout que j’ai peur que cela ne tienne pas debout, enfin on verra plus tard). Bref, ils ont leurs coordonnées, leurs machines compliquées, mais c’est pas ça le plus intéressant, c’est surtout ce qui va bien finir par se passer dans ce vaisseau hollywoodien, qu’on dirait que tout est beau et tout est sauvage, sauf que ça serait trop facile, et que non en fait, il va bientôt y avoir du sang. Et oui, messieurs dames, le monde est ainsi fait : il y a des histoires d’a des histoires d’a des histoires d’amour, et il y a ce qui se termine mal, en général.

Lassie a disparu, et oui, déjà.
Quelle angoisse, surtout pour Solange, qui s’était vraiment attachée à ce chien, et qui le cherche partout.

Tintintinrapraprapraaaaaaaaaaaah